;We de ze zu bu: spécial Soirée. [Athanase]

Une idée avait émanée des survivants au refuge. Avec la tempête qui approchait, une sorte de sauterie était prévue. Rapprocher les gens ? Faire descendre les tensions ? Pourquoi pas. Alors il c’était proposé pour accompagner une réfugiée afin d’aller récupérer coussins, couvertures, oreillers et autre bordel. Des décorations s’il en trouvait aussi, pas trop tâchée de sang… Mais ça s’était une autre histoire.

Il savait qu’elle s’appelait Engel. Rien qu’au prénom il savait que leurs origines étaient communes. Mais concernant sa personne, rien ne l’indiquait… Du moins pas son patronyme puisqu’il avait changé, parce que pour son accent, quand Athanase posait les mots, on sentait bien un pays à la langue gutturale derrière.

Alors ce n’était pas par élan patriotique qu’il avait décidé de suivre la brune à la mèche blonde, ( ou la blonde teinte en brune, il ne savait pas très bien ), non c’était parce qu’il avait toujours eu envie de voir ce magasin et se trouver une couette, un édredon, n’importe quoi qui fasse qu’il puisse poser son derrière décharné sur autre chose que le sol.

Ils arrivèrent sans encombre au magasin. Dehors, on entendait la pluie se fracasser, le vent se déchaîner… Très peu rassurant. Il portait son débardeur et le jean que Morgan lui avait trouvé. Il serrait contre lui sa sacoche bleue qu’il avait vidée au préalable sauf de sa lampe torche dynamo parce que comme il se le dit souvent « on ne sait jamais ». Le temps, la tempête, les éléments qui grondent… Il n’aimait pas ça, plus tendu qu’à l’habitude, plus méfiant surtout….

La voix féminine d’Engel le tira de ses pensées. A gauche ou séparé ?

Son unique œil la fixa. Il fit une moue indécise.


« Comme tu préfères… Si on trouve un gros truc à deux s’rait p’t’êt’ plus simple… »


Il ne savait jamais vraiment trop quoi dire. Prendre des décisions n’était pas son fort, s’imposer non plus d’ailleurs.

« Non je…. Je vais bien merci j’ai juste été… Surpris ! »


Il recula. Un sommier… Ça ne l’intéressait pas vraiment en fait parce que c’est pas confortable un sommier et que s’ils le prenaient Engel et lui ne pourraient surement plus rien emporter d’autre et que le mieux c’était de prendre le plus d’objets possibles pour que le plus de gens soient à l’aise.

Il s’épousseta un peu le jean et passa sa main sur son épaule. Il aurait surement un joli bleu demain mais ça, les bleus c’est pas très important.


« Ne t’en fais pas je ne t’en veux pas de pas m’avoir alerté, j'aurai dû être plus attentif à mon environnement. De toute façon je suis tellement maladroit… Je ne compte même plus le nombre de fois ou je suis tombé ces derniers temps… »


Il regarda le matelas pour bébé qu’Engel venait de dégotter et afficha une mine satisfaite. Ils pourraient sans doute ravir un certain nombre de personnes, celles qui préfèrent notamment poser leur derrière sur le sol plutôt que sur une chaise.


« Oui, les attacher ensemble semble une bonne idée ! On devrait pouvoir s’arranger pour faire ça… »


Il se souvint qu’avant de se faire littéralement agressé par le sommier Engel lui avait confirmé ses origines mais qu’elle lui avait avoué ne pas savoir distinguer d’où il venait. Alors tout en se baissant pour attraper un petit coussin bien rembourré aux motifs un peu victoriens il lui répondit.


« Je viens d’Allemagne moi aussi… J’étais en vacances ici le jour où tout à commencé. Mais j’avoue que mon prénom ne s’y prête pas… Disons que mes parents étaient… Originaux et inventifs ! »


Bien sûr que ces parents n’étaient pas du tout originaux et lui avaient offert un prénom plus que banal… Mais pour lui non, Niklaus n’étais plus son prénom et de toute façon ici, personne ne le connaissait ni d’Adam ni d’Ève et son nouveau prénom lui convenait plus que tout.

Il regarda ses trouvailles. Un coussin et un matelas avec une feuille cartonnée.


« Bon je pourrais transporter tout une mieux un autre coussin ou une couverture au mieux… Et toi ? Il te reste encore de quoi porter des choses ? »

Sur les nerfs ? Ça… Entre l’angoisse de la tempête, toutes les nouvelles choses et têtes qu’il devait assimiler… Oui c’était peut être les nerfs en fait…


« Je pense aussi que cette soirée… Sera utile, c’est le moins qu’on puisse dire. Puis ça me permettra peut être de tous vous rencontrer… »


A l’annonce de l’originalité de son nom qui serait dû à ses parents Engel laissa échapper un petit rire, léger et gracieux avant de lui parler en allemand. Ah ! Ça lui faisait un bien fou d’entendre cette langue !


« Sie sind originell auch? (Ils sont originaux eux aussi ?) »


Et dans le même temps, Engel lui assura qu’elle pouvait transporter encore certaines choses… Comme un coussin supplémentaire par exemple ! Eh bien au moins, ils pourraient faire une bataille d’oreillers sans aucun problème ! Trouver une couverture. Athanase approuva cette idée par un hochement de tête. Non seulement c’est bien une couverture mais c’est pratique aussi comme elle l’expliqua très bien.


« Ah oui ! Si on pouvais se servir d’une couverture comme un gros baluchon qu’on pourrait tendre entre nous pour tout mettre dedans… Gute idee Engel !! (Bonne idée Engel !!) »


Décidément cette demoiselle était pleine de ressource et d’imagination !

Il continua d’avancer dans les rayons, se penchait pour examiner les étalages. Et entre les poussières et autres… Trucs dont Athanase ne voulait même pas savoir l’origine il attrapa une nouvelle fois un coussin en tissu vichy. Il l'attira vers lui tant bien que mal, le goujat étant planqué tout au fond de l’étagère et se tourna vers sa coéquipière de fouille.


« On doit être des aimants à coussins Engel ! Avec tout ça on pourrait presque faire un fort en coussins ! »

Engel semble est motivée à farfouiller. Elle semble être une fille plutôt énergique. Et Athanase commence à l’apprécier. Tous les gens qu’il a pu rencontrer dans ce refuge jusqu’à présent lui semblent tous tellement humain et ouvert. Il n’avait d’ailleurs jusqu’à présent jamais sympathisé avec autant de gens en si peu de temps. Il était vraiment heureux et soulagé d’être tombé sur un refuge comme celui là. La soirée lui promettait de passer un bon moment pour oublier le ramdam qui se jouait dehors. Et si en plus il pouvait jouer un peu de contrebasse alors là, il serait détendu comme jamais depuis le réveil des morts.

Et alors qu’il continuer à chercher le magasin quelque chose pour porter tous leurs coussins il entendit Engel l’appeler. La miss venait de trouver… un drap ! Et un grand drap de surcroît ! Elle avait déjà posé ses trois coussins dedans.


« Toll ! (Chouette !) Ça c’est une super trouvaille ! »


Il posa à son tour les coussins sur le drap. Il attrapa deux coins du draps dans une main et le souleva. Sous l’autre bras il glissa le matelas pour bébé.


« Avec ça on vas pouvoir prendre pleins de choses ! »


Et en disant ces mots il marcha sur quelque chose de mou au sol. Il s'arrêta et souleva son pied. Dessous un énième coussin. Celui là était uni, de couleur gris anthracite. Il l'ajouta aux cinq autres.


« Et de 6... »


Cette situation l'amusait. Et en posant le coussin dans le balluchon géant improvisé il lança un grand sourire en direction d'Engel. Allaient-ils littéralement vider le magasin de tout ses coussins ?

Il continue de traîner son mini baluchon dans les allées désertes. Athanase commence à ce dire que cette mission sent rudement bon et que, si jamais un zombie venait à s’en prendre à eux il se mangerai un coup de « mon-baluchon-comporte-6-coussins-qui-ne-rigolent-pas » et que ça devrait peut être le ralentir un peu.

Alors qu’il déambulait, il se mit à réfléchir : les zombis ça ne dort pas, ça ne boit pas… Par contre ça mange et ça mange sérieux un zombie. Est-ce qu’un zombie peut grossir d’ailleurs ? Il avait d’ailleurs vu des zombis n’étant entier que jusqu’au buste manger… C’est vraiment un enfer ces créatures là ! Qu’est ce qu’ils sont au fond ? Et puis surtout d’où viennent-ils ?! Comme ça du jour au lendemain ils ont tout dévasté. A peine le temps de dire ouf que la terre semble être remplie de goules… Bon sang, jusqu’où l’humanité avait-elle bien pu déconner ? Et si les survivants étaient en fait mort et qu’ici se trouvaient leur enfer ? Non c’était débile. Il n’avait jamais cru en l’enfer ou au paradis. Ses parents étaient désespérés que leur fils le plus âgé n’ait jamais suivi la voie de leur croyance et religion. Ils avaient essayé bien sur, mais il avait toujours été hermétique quant à l’existence d’une quelconque entité.

Il fut tiré de ses songes par la voix d'Engel. Alors trainant le « sac » de coussin il la rejoint le plus rapidement possible. Il la voit allongée là sur un grand matelas.


« Tu as voulu faire une pause Engel ? »


Dit il amicalement. Il lâcha le drap remplit de coussins et tendit la main à l’attention de sa coéquipière pour qu’elle puisse se relever au mieux.


« Décidément tu as le chic pour dégotter des objets utiles. Petite chanceuse ! »


Il regarda le matelas sur lequel il posa le baluchon des 6 coussins et le drap qui irait sans doute parfaitement dessus et là un sacré nombre de popotins pourront s’y poser. Il pourra même servir après le soirée pour y dormir et si jamais il y avait en plus des gens qui dormaient ensemble, ce matelas leur conviendra sans doute. Il posa dessus aussi son matelas de bébé. Il évalua le poids de la bête, qui mine de rien était sacrément lourde ! Il se souvint du jour ou ses parents lui avaient acheté son premier grand lit, le matelas était lourd comme un âne mort. Au mieux ils pourraient hisser la chose au dessus de leur tête et rentrer au refuge. Mais ils devront rentrer d’une traite car se faire sauter dessus par des goules avec les bras occupé n’est pas la meilleure des choses…


« Engel, je vais être sincère. Je suis pas sûr de pouvoir porter plus que ce qu’on a trouvé jsuqu’à maintenant. Je suis pas très fort comme gars »


En disant ces mots il désigna ses bras décharnés, l’exemple parfait de sa maigreur. Il espérait ne pas la décevoir, elle semblait si contente de fouiner dans ces lieux.


« Mais si tu veux, plus tard on pourra retourner fouiller d’autres endroits… »