Here's a little song I wrote [PV Uriah]

Antoine s’était endormi comme une masse après s’être assis dans le bus. Il était sacrément fatigué, ça faisait du bien de se poser enfin un peu. Lorsqu’il ouvrit les yeux il s’étira en baillant. Humf ce ne serait pas très poli pour ses compagnons de galère mais là de suite il avait besoin d’aller fumer. Il écouta vaguement d’autres survivants qui discutaient pendant qu’il émiettait son herbe. Sa bouche était un peu sèche il eut du mal à humidifier le papier mais il parvint tout de même à rouler un joint correct. Il se redressa laissant son sac à sa place mais emportant tout de même avec lui sa fidèle pelle. Si un zombie décidait de lui mettre une main au cul pendant qu’il fumait il saurait le recevoir.

Il était sorti depuis quelques minutes du Zombus, celui-ci était déjà en pause arrêt, hein il ne s’était pas arrêté juste pour lui faut pas déconner non plus. Il avait planté sa pelle dans le sol à côté de lui, droite comme un i. Cette classe au naturel… Il alluma son joint tout en contemplant l’horizon, comme à son habitude il souffla la première bouffée immédiatement, n’appréciant pas le goût que provoquait le briquet à l’allumage. Les quelques volutes se dissipèrent presque immédiatement et Antoine goûta avec délice une saveur aussi exquise qu’un dessert. Il ferma les yeux quelques instants, enfin en priant pour pas se retrouver en mode « scène de film romantique de je rapproche nos visages », avec un zombie. Cela serait mortel. Quel jeu de mots mesdames et messieurs ! Le brun songea doucement à la chance qu’il avait eu de croiser la route du bus. Sa situation s’était quand même sacrément améliorée. Il était toujours en mouvement, mais la fatigue en moins, la rapidité en plus. Impeccable en gros. En plus pour manger, comme il y avait plein de monde ça devait être un peu plus pratique pour trouver quelque chose. Mais bon il aurait tellement préféré ne pas arriver seul à cet endroit. Il se mordilla les lèvres tant qu’il prenait entre ses doigts le joint. Il souffla la fumée, droit devant lui, et le vent la lui ramena droit dans les narines. Décidément il ne se lassait pas de cette odeur. Il se permit de siffloter un petit air qu’il aimait écouter de temps à autres…

Il était dehors, à observer le ciel gris. Ses cheveux blonds glissaient autour de son visage et ses yeux laiteux étaient plongés dans une valse grisâtre sans vie. Combien de temps était-il là ? Courir après la notion du temps n'était pas une chose agréable, et c'est pourtant la seule chose qu'Uriah pouvait faire. Il n'était qu'un gamin inutile qui ne faisait que pleurnicher. Et c'était vraiment pesant pour le blondinet. Le silence venait sublimer ce paysage. Une chanson vint l'arracher de ses pensées, un sifflement léger, ainsi qu'une odeur plus qu'alléchante. Le jeune Blake se tourna dans un sursaut pour voir un homme brun un peu plus loin qui fumait sûrement une chose peu acceptable par la police de nos jours. Le jeune-homme l'avait déjà vu dans le Zombus, mais comme à son habitude, il ne lui avait pas parlé.

Cependant, aller à la rencontre des gens n'était sûrement pas une mauvaise idée. Uriah se leva de son rocher et d'une marche gêné et timide s'approcha de l'homme qui sifflait. Son regard bleu se leva vers le visage du siffleur.

« ... Salut. Heu...Cool ta pelle. »

Bordel pourquoi venait-il de dire ça ? Aucune idée, mais c'était la seule chose qui venait de naître dans son esprit embrumé en voyant l'homme et son arme de fortune. Le blond avait lui aussi trouvé la sienne, une batte clouté, propre, fluide, parfaite. Certes il n'avait jamais eu l'occasion de la tester, mais..ça c'était autre chose.

Antoine aperçut une lueur bleutée appartenant au visage d’un garçon perché sur un rocher. Allons bon il ne l’avait même pas vu celui-là. Heureusement que ce n’était pas un zombie, bon après un zombie aurait été moins discret. Ses doigts se crispèrent légèrement sur la base de son joint. Il ne se permettait pas de fumer dans le bus, histoire de ne pas empester tout le monde avec ce qu’il considérait comme son choix, on n’allait quand même pas lui reprocher de fumer dehors non plus hein ? Pourquoi est-ce qu’il avait l’air aussi intimidé, à s’approcher tout doucement de lui ? Oh gamin, je vais pas t’arracher un bout de cervelle se retint-il de dire.

« ... Salut. Heu...Cool ta pelle. »

Gné ? Euh oui, certes. Est-ce qu’il pouvait juste éviter de la fixer comme ça, il se sentait presque aussi mal à l’aise que si le jeune fixait son paquet… Je plaisante ! En fait c’était juste qu’Antoine était un peu surpris, c’était quand même un de ses premiers contacts humains depuis un moment et ça commençait par un compliment.

« Merci… Heu… Cool ta batte… »

Et merde, maintenant il se sentait un peu couillon. Dans le genre phrase bateau pour répondre au blondinet bravo, vraiment. Ok, ok be nice pensa-t-il.

« Je m’appelle Antoine et toi gamin ? »

Oups y’avait un petit « gamin » qui lui avait échappé mais bon c’était dans les habitudes de la maison.

La réaction du type fit sourire Uriah. Ils avaient visiblement la même gêne dans les discussions, ça risquait d'être fun. Cependant, le deuxième sens de ces propos pouvaient facilement en faire pouffer quelque-un. Ce n'était pas le cas du blondinet qui ne comprenais absolument pas l'humour de deuxième sens. Cependant, il posa sa batte en question sur le sol. La sensation du bois sale et de l'odeur de fer des clous lui était un peu insupportable. Cela lui rappelait des choses qu'il aimerait bien volontiers oublier. Le brun se présenta, du nom d'Antoine. Le jeune-homme ne fit même pas attention au " gamin " il était tellement habitué par tous les vieux qui l'appelaient comme ça, que pour lui, c'était une sorte de marque d'affection.

« Uriah, Uriah Blake. »

Sa main alla se cacher dans sa masse de cheveux doré, et il sourit, légèrement gêné. Enfaîte il venait de se surprendre lui-même, il pensait avoir oublié son nom de famille. C'était devenu quelque chose de tellement inutile maintenant. Les familles, les liens, tout ça, l'arrivé des Zombie l'avait supprimé de ce sinistrose. Tout ne se reposait maintenant que sur les actions des survivants.

« Tu dois avoir buté pleins de zombeurk avec cette pelle ! »


Uriah leva son regard bleu vers Antoine, un petit sourire malicieux sur les lèvres. C'était comme un défis de celui qui en avait tué le plus. Façon assez courante parmi les survivants.

La bouche d’Antoine s’écarquilla légèrement, ses lèvres sèches semblèrent esquisser un tremblement qu’il dissimula en tirant une nouvelle latte sur son joint. Comment dire ? Cela le mettait un peu mal à l’aise, il ne tirait aucune fierté de ses actes quand il se revoyait, couvert de petits morceaux de chairs et de cervelle de son défunt père en train d’hurler, de pleurer tout en tapant de toutes ses forces à grands coups de pelle sur tout ce qui était à portée. Cela avait plutôt tendance à le rendre nauséeux comme souvenir. Puis un concours de qui pisse le plus loin quand il s’agit de buter quelque chose, même des zombies… Il s’apaisa en caressant négligemment le manche de sa pelle… Uriah le regardait en souriant, Antoine ne put alors s’empêcher de sourire en retour. Il était peu probable que l’un d’entre eux soit un tueur né qui ait vécu tous ces événements en mode « yolo swag », ce blondinet face à lui avait sans doute eu aussi son lot de trucs traumatisants. Comment disait-on déjà ? Faire la part des choses, oui voilà… Le meilleur moyen de ne pas se laisser bouffer par la déprime c’était de trouver un peu de positif dans chaque chose, i guess. Il attrappa entre ses doigts le joint et en tapota légèrement la base pour faire tomber un peu de cendre avant de s’exprimer, tu parles d’un effet classe :

«Ouais on a vécu pas mal d’aventures elle et moi, sans oublier mon autre partenaire de crime…» Suspens, mhhh foule en attente… « Ma poêle.» Bon là j’avoue qu’on alternerait entre quelques fangirls en délire qui pousseraient des glapissements et des gens qui le regarderaient genre « dafuck dude ? » Antoine esquissa un air un peu bête avant de s’expliquer :

«J’étais cuistot vois-tu… Toi je suppose que t’étais… Petit branlo d’étudiant, pardon ça c’était moi y’a quelques années, ahaha. Tu me feras pas croire qu’on te l’a filé au sport ta batte cloutée parce que sinon tu viens de faire exploser des statistiques gouvernementales en tout genre…»